Agroécologie Afrique
– Burkina Faso –
Salifou Ouédraogo, l’homme qui plante des baobabs au Burkina Faso
Le vieux Salifou Ouédraogo est un agriculteur qui a mis en terre plus de 35 000 baobabs en 54 ans d’activité
et exploite près de 100 hectares de baobabs au Burkina Faso
Ce natif de Titao (Province du Loroum dans la Région Nord,) a quitté son village après une expérience malheureuse dans sa tentative d’y développer un verger de mangue à cause de la sécheresse dans les années 70
il s’installe alors sur un site qui lui a été donné à Siguinonguin dans les Banwa (au nord de Bobo Dioulasso non loin de Solenzo), où il décide de planter des baobabs pour récolter les feuilles et nourrir sa famille.
Pourtant il est dit que planter cet arbre empêche d’avoir une longue vie. Incompris, il ne se laisse pas décourager : n’écoutant personne, traité de fou, il est retourné à Titao chercher des graines de baobab pour en faire une pépinière.
Voir l’article d’Amini SIDWAYA du 6 novembre 2022 :
Planter des baobabs, le pari fou du vieux Salifou Ouédraogo
Le baobab un arbre majeur en Afrique
Ses feuilles cuisinées en sauce sont très riches en protéines et minéraux : calcium, fer, potassium, magnésium, manganèse, phosphore et zinc et provitamine A. Séchées et pilées, elles entrent dans la préparation de la sauce du couscous. La pulpe de son fruit, le pain de singe, consommée en boisson est très riche en vitamines C, B1 et B2 et provitamine A. L’écorce est utilisée dans la pharmacopée traditionnelle contre la fièvre et contre les inflammations de l’appareil digestif, entre autres…
Voir l’article Le Baobab, arbre Pharmacien
Voir aussi notre article : Des légumes feuilles au Burkina Faso
Aujourd’hui El Hadj Salifou Ouédraogo exploite près de 100 hectares de baobabs au Burkina Faso
Il a mis en terre plus de 35 000 baobabs en 54 ans d’activité
Rien n’est, facile, les difficultés sont quotidiennes : le manque d’eau est récurant et la maladie, mais rien ne l’arrête.
A 80 ans, il est présentement épaulé par ses enfants à qui il a enseigné comment trouver les graines, les semer et prendre soin des plantes
Quand il reçoit des visiteurs il les invite à récolter des feuilles Salifou Ouédraogo dit réaliser 3 récoltes de feuilles par an qui nourrissent sa communauté et les villageois alentours
Il approvisionne de nombreuses personnes en graines et il fournit des pieds de baobabs issus de ses pépinières (dont le prix varie entre 2 000 et 5000 FCFA) au Burkina Faso, au Mali, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.
2 vidéos présentent l’activité du vieux Salifou Ouédraogo
Le film est la rencontre du cinéaste Michel K Zongo avec ce vieil homme charismatique à l’esprit jeune et dévoué à ses arbres. « L’homme qui plante des baobabs » lui fait visiter ses espaces, raconte et commente la visite avec vivacité et humour.
El Hadj Salifou Ouédraogo parle en mooré.
Le film entier de 12 mn (à gauche) est sous-titré en anglais. Et à droite la vidéo de 3mn (qui est un résumé du film) est sous-titrée en français
Une grande partie des photos de notre article est tirée de ces vidéos.
Voir l’article de faso.net de 2021 à propos du film :
Cinéma au Burkina : « L’homme qui plante les baobabs », le film documentaire de Michel Zongo
Le documentariste Michel Zongo a procédé à une projection-débat de son film à Ouagadougou
Voir aussi :
Yacouba Sawadogo, l’homme qui fait reculer le désert
(Yacouba Sawadogo, the man who stopped the desert, 1 video in English)
Reverdir le Sahel est un travail minutieux. L’histoire et les méthodes de Yakouba ont été largement plébiscitées grâce à son passage au Congrès de Washington en 2009. Le Nord du Burkina est parsemé de ces entreprises qui reverdissent le Sahel, à la « daba » ! Mais bien peu d’aides financières internationales
Mil’Ecole – Mars 2024