Agroécologie Afrique de l’Ouest
– Burkina Faso –
Le Centre Ecologique Albert Schweitzer au Burkina Faso – CEAS-BF
L’Association Centre Ecologique Albert Schweitzer du Burkina Faso (CEAS Burkina), est une organisation de droit burkinabè à but non lucratif de recherche, de formation et d’appui–conseil qui œuvre depuis 1982 pour le Développement en Afrique. Elle implantée à Ouagadougou.
Le CEAS Burkina a choisi la méthodologie de mettre au point des technologies qui répondent aux besoins des partenaires par le moyen de la recherche appliquée et participative. Il est un des membres fondateurs du CNA-Bio.
Le CEAS dispose d’une petite boutique, ESNA-bio (Espace naturel et biologique) située au siège du Centre. Les partenaires associés y déposent leur production.
Sa mission est de contribuer au développement durable de l’Afrique d’une manière générale et du Burkina Faso en particulier, à travers :
- La lutte contre la pauvreté ;
- La protection et la gestion de l’environnement.
Voir leur plaquette de présentation (en Pdf téléchargeable)
ASSOCIATION CEAS-BURKINA
01 BP : 3306 Ouagadougou 01 – Burkina Faso
Entrée : angle Ouest du Lycée Mixte de Gounghin
Henri ILBOUDO, directeur
– Mail : ilboudohenri@yahoo.fr
Tél : (+226) 25 34 30 08 // 25 65 31 74
Mail : ceasburkina2@gmail.com
Facebook : CEAS-BF
Site CEAS-BF
Site CEAS-International au Burkina Faso
La recherche appliquée (ou “Recherche-Action”) que le Centre mène et les formations qu’il offre, se portent sur différents domaines.
Le Département Énergies Renouvelables et Technologies Appropriées (DERTA)
Theodore HIEN (chargé de production aux ateliers du CEAS) et Rodrigue TOUGMA (responsable des relations publiques et de la communication).
Concerne le développement des techniques et technologies appropriées en matière d’équipements agricoles, d’agro transformation, de collecte et de traitement des déchets ménagers et l’utilisation des énergies renouvelables.
Les ateliers du CEAS accueillent régulièrement des stagiaires issus de l’Université (niveau DUT ou techniciens bac+2) pour des stages en moyenne de 2 à 3 mois dans les domaines suivants : énergie renouvelable photovoltaïque, génie mécanique et électrique, usinage et soudure…Un accord est même passé à propos de l’énergie solaire avec une Université de Côte d’Ivoire pour l’accueil d’une dizaine d’étudiants.
Le CEAS assure aussi parfois, sur demande, des ateliers de formation et de perfectionnement : 5 à 15 personnes par session…les thématiques peuvent être négociées et la demande est forte. Il existe un catalogue détaillé de ces formations dont fonctionnement a été fortement perturbé par la Covid19.
Les ateliers du CEAS on aussi la capacité de former des apprentis (niveau CEP ou Brevet, vers CAP et CQP) : actuellement 2 apprentis sont en formation pour 2 ans avec perspective de présenter un CQP dans le domaine de la soudure et de la construction métallique. Ces formations s’insèrent dans le programme national du PAFPA. (Programme d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage).
Déjà en 2009 à la Foire internationale de Bobo Dioulaso (FIBO) ont été présentés :
un torréfacteur motorisé, deux barattes à beurre de karité dont une motorisée et l’autre manuelle et une centrifugeuse à miel. Le torréfacteur motorisé a été primé. Il permet la torréfaction des amandes de karité, des arachides ou du soja.
Le Département Environnement, Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (DESAN)
Abdul Kader YARO (responsable du département environnement, sécurité alimentaire et nutritionnelle, DESAN) (+226) 76 73 76 72 // 72 52 28 31 // 69 78 50 40
Mail : yarokader@gmail.com // yarokader@yahoo.fr
et Oswald Haniel KOALGA (son assistant technique) (+226) 76 40 41 90 // 58 84 82 48
Mail : koalgahaniel@gmail.com
Les domaines d’intervention du DESAN sont les suivants :
– La production agricole et la protection des sols ;
– L’agroforesterie ;
– L’agro transformation ;
– L’élevage (aviculture, pisciculture, apiculture, embouche bovine et ovine, élevage de porcs…) ;
– L’eau, l’assainissement, la gestion et la valorisation des déchets ménagers ;
– L’environnement.
Le CEAS aide les paysans burkinabè à développer une agriculture biologique et à remplacer les pesticides chimiques par des procédés écologiques.
Pour la fertilisation des sols
Le Centre travaille à la diffusion des techniques de valorisation des sols sahéliens (cordons pierreux, zaï, demi-lunes et cultures associées dont les légumineuses). En ce qui concerne l’amendement des sols, ils privilégient le bokashi (en travaillant avec de la levure dolotière) qu’ils jugent plus adapté aux cultures vivrières et plus accessibles pour les paysans que les EM.
La lutte contre les ravageurs, centrée sur le neem
En termes de lutte contre les ravageurs, leur travail s’est centré sur le neem qui agit sur plusieurs ravageurs avec une triple action (inhibe l’appétit, perturbe la reproduction et action répulsive) que n’ont pas les autres produits naturels à base de tabac, d’ail et de piment.
Le Centre a aussi travaillé à élaborer des petites machines adaptées pour extraire l’huile de neem.
Il faut 13 kg de graines de neem pour produire 1 l d’huile (qui peut se vendre 6 000 FCFA le litre). Mélangé à 16l d’eau dans des pulvérisateurs, l’huile de neem peut ainsi permettre de traiter près de 400 m2 (NB,
Il est recommandé d’y ajouter en saison pluvieuse du savon liquide qui agit comme fixateur du traitement. Ces traitements à l’huile de neem mélangée à du savon liquide, ont été testés avec succès contre les ravageurs du coton auprès de producteurs de coton bio.
Voir l’article paru dans la revue Le courrier (quotidien suisse) en Juillet 2008 L’agriculture biologique se fait une place au soleil au Burkina Faso
Voir aussi un document (Pdf) L’Expérience du CEAS en matière d’agro-écologie au Burkina Faso, présenté par OUEDRAOGO Relwendé Marc Ingénieur Agronome, assistant au chef de Département Agro-Ecologie et Environnement.
Bien articulé et illustré, il présente les différents aspects du Département Agroécologie et Environnement (actuel DESAN) du CEAS-BF et quelques recherches dans le domaine.
Le DESAN dispose d’un espace de 5ha, dont 1ha en production et 4ha en recherche-action et de formation à Gomtoaga , commune de Koubri à 35 km de Ouagadougou, sur la route de Pô.
La pisciculture
Un gros travail est aussi fait dans le domaine de la pisciculture et de son association à l’agriculture (mémoire de maîtrise en cours). A Koubri le CEAS dispose de 16 bassins et mène des études sur la nourriture des alvins (son de maïs ou riz, soja, farines de poissons, feuilles de salades, écorce de baobab. La reproduction des poissons semble plus facile pour les carpes que pour les silures. Les eaux des bassins, régulièrement changées, sont un engrais naturel très efficace pour l’arrosage des cultures maraîchères en particulier.
Formation de formateurs endogènes
En termes de formations, l’accent est aussi mis sur les formateurs endogènes susceptibles de diffuser autour d’eux les techniques de l’agriculture biologique : dans le cadre du projet PAP-FA (Projet d’Appui à la Promotion des Filières Agricoles), 375 formateurs endogènes ont été formés en 2020 en 15 sessions de 25 stagiaires.
Projet pilote auprès des écoles « École pour le terre »
Enfin, avec l’appui de l’ONG allemande Kindermissionwerk, le CEAS a conduit un projet pilote dénommé « École pour le terre » consistant à introduire des modules d’éveil à l’agroécologie dans les programmes des écoles primaires, à former des enseignants et aussi les APE et AME (Associations des Parents d’Elèves et des Mères Educatrices). Le programme s’est déployé dans quatre écoles primaires pilotes, avec l’accord du Ministère (MENA-PLN) de la région Centre-Sud (Manga et Toécé). Les modules ont été validés par les autorités éducatives, puis testés via un audit de suivi-évaluation. Depuis 2019, l’expérience a été élargie à d’autres écoles situées à Po et Kombissiri.
Le CEAS se charge d’un plaidoyer national sur cette thématique éducative.
Dans le domaine de l’agro-transformation,
le Département Environnement, Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle mène des activités de recherche, en particulier dans : le séchage des fruits et légumes, les jus sirop et confitures, les vinaigres, les huiles de Balanites ou de Neem, la valorisation du beurre de karité en beurre de bonne qualité, en savon et autres produits cosmétiques.
Un reportage paru dans “L’événement syndical” (hebdomadaire suisse roman) de Septembre 2008 Les mangues séchées, juteux commerce au Burkina Faso nous informe du rôle du Centre Écologique Albert Schweitzer dans le développement de la mangue séchée au Burkina Faso, son rôle dans la production comme dans la commercialisation (qui reste à ce jour 2021 encore bien difficile).
Ils utilisent des séchoirs à gaz mis au point par le CEAS dans les années 80. Ces sècheries étaient de l’ordre d’une soixantaine à cette date.
A propos des mangues séchées au Burkina Faso et le CEAS, un autre article publié dans Demain le Monde, CNCD-Belgique, février 2000 Les mangues séchées du Burkina, vous connaissez ? communiqué par SEDELAN.
Le Département Eau, Promotion de l’Hygiène et de l’Assainissement (DEPHA)
Séraphin KOUTABA, Chef de projet PAGDM/VS – Mail : koutabas@gmail.com
Les missions du Département sont, entre autres :
– L’accompagnement aux collectivités pour l’organisation et la réalisation des équipements et infrastructures de gestion des déchets solides ;
– Le renforcement des capacités technique des acteurs ;
– L’appui à la planification de la gestion des déchets ;
– Recherche action de valorisation des déchets, réalisation d’études pour la mise en place de système de gestion organisé des déchets ;
– La promotion du WASH (réalisation des latrines, Information-Education-Environnement).
Les domaines d’intervention du DEPHA sont les suivants :
– L’organisation et la valorisation des déchets solides ménagers ;
– La promotion de l’hygiène et l’assainissement liquide ;
Organisation de journées de salubrité avec l’appui des autorités communales et coutumières
Sensibilisation sur l’utilisation de panier comme alternatif au sachet plastique
Produits de recyclage du sachet plastique
Voir pour plus de détails notre article : Assainissement, gestion des Déchets Solides au Burkina Faso, état des lieux 2018 . Collecte, tri, recyclages des déchets solides, opérateurs techniques, gestions de villes et expériences de valorisation. Une nécessité, un énorme besoin, des projets récents aux mains des communes qui s’appuient aujourd’hui sur un travail de fond solide, continu du CEAS (Centre Ecologique Albert Schweitzer) et qui gagnent du terrain petit à petit.
En 2011 le CEAS Burkina avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, le CEAS Suisse et ISF Belgique, a initié le Projet d’Appui à la Gestion des Déchets Municipaux dans les Villes Secondaires (PAGDM/VS).
De 2011 à 2013 le projet assainissement a couvert les communes pilotes de Saaba, Gourcy et Pô.
Depuis 2013 il a étendu son intervention aux communes de Kombissiri et Yako.
Voir en pdf Le CEAS Burkina partage ses six (06) ans d’expérience dans la gestion et la valorisation des déchets
Le Centre Écologique Albert Schweitzer est très actif dans le domaine de formations qui couvrent les différents départements de sa recherche :
- Technologies appropriées et énergies renouvelables (voir plus haut)
- Agro-transformation alimentaire et non alimentaire ;
- Agroécologie et environnement ;
- Autres concernant Collecte et Gestion des déchets.
Voir Le catalogue de formation 2021 du CEAS-BF
Les formations se font dans leurs locaux mais ils peuvent aussi en dispenser sur site, dans les villages. C’est à voir avec eux.
Le CEAS ses réalisations et ses projets
Les différents projets que le CEAS réalise et ceux en cours peuvent se dérouler sur plusieurs années. Ils sont exposés en détail avec les lieux précis où ils se sont déroulés. Quelques exemples :
– Des Projets d’appui à la conservation de la forêt classée de Toroba à travers la création et l’aménagement d’une forêt communale, d’un périmètre maraîcher et la réalisation d’une piste à bétail, et de la forêt communale de Oury à travers des aménagements et la promotion de l’agroécologie ;
– Sensibilisation à l’agroécologie et aux énergies propres de 1000 écoliers, collégiens et lycéens (Manga et Toudou) ;
– Des projets de sécurité alimentaire pour des villageois.
…
Voir sur leur site le détail des différents projets : Les projets réalisés et les projets en cours
Les documents techniques du CEAS
Vous y trouverez :
– Des documents techniques et de présentation, en PDF téléchargeables, réalisés par le CEAS concernant les équipements et la gestion des déchets solides ;
– Des documents présentant des témoignages de bénéficiaires de formation.
Voir aussi d’autres acteurs burkinabè
dont les techniques se rapprochent des Agroécologistes
Ceux pour lesquels nous avons fait des articles spécifiques dans notre rubrique Agroécologie Burkina Faso de BurkinaDoc Mil’Ecole :
- Des structures agroécologiques au Burkina Faso (plus de 70 structures avec contacts et liens)
- TERRE VERTE et ses fermes pilotes de Guiè, Filly et Goéma
- Le CNABio, (Conseil National pour l’Agriculture Biologique) au Burkina pour les Burkinabè
- ARFA (Association pour la Recherche et la Formation en Agroécologie) de FadaN’Gourma
et BIOPROTECT-Burkina qui produit et commercialise des intrants phytosanitaires biologiques - Autre Terre et ses partenaires burkinabè
- L’Agroécologie au Burkina avec Terre et Humanisme
- L’Agroécologie avec l’APAD-Sanguié près de Réo
- Beo-Neere Agroécologie
- Burkina Vert qui intervient dans la Région Nord du Burkina
- Napam Beogo – Napam Bio
- Le CEAS (Centre Ecologique Albert Schweitzer)
- L’agroforesterie avec Tiipalga et avec l’APAF
- ICCV (Initiative Communautaire Changer la Vie) / Nazemse
et le projet R.A.S.A.D. - La miellerie Wend Puiré à Koudougou
- ONG Apil du côté de Kaya et Loumbila
Voir aussi dans notre rubrique Techniques agroécologiques et ressources agricoles au Sahel :
– Une alimentation équilibrée en brousse est possible au Burkina Faso
– Arbres de brousse et sécurité alimentaire au Burkina Faso
Août 2014 par Mil’Ecole – Revu en septembre 2021