Burkina Doc !

Le coton hydrophile, neutre, sans chlore et hypo-allergisant produit par la société, est utilisé dans les hôpitaux du pays, les centres de beauté et la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG) du Burkina Faso. Elle fournit également le Mali.
Actuellement, 3 gammes de coton médical sont mis sur le marché :
50, 100 et 150 grammes.
La gamme de coton ordinaire 50 grammes, très prisée, est destinée aux supermarchés.
En 2020 l’entreprise avait déjà une capacité pour traiter 15 tonnes de coton chaque mois et effectuait une production mensuelle de 90.000 unités.
Elle dispose à ce jour (2021) d’une trentaine de salariés.ées.

En quoi consiste la transformation ?

L’opération consiste à enlever d’abord les graisses puis à blanchir le coton pour des raisons esthétiques.
Il faut passer par le lessivage où 6 produits chimiques entrent en jeu, ensuite on passe au blanchiment du coton.
L’étape suivante est le séchage qui intervient dans un grand four, après cela on procède au cardage à travers une longue chaine pour séparer les fibres de coton des différents grumeaux.
C’est à partir de cette étape que le coton est empaqueté, pesé, conditionné et mis à la disposition des consommateurs.

Dans l’avenir

Elle envisage aussi de faire des compresses, c’est l’un de leurs objectifs à très court terme, et ambitionne d’augmenter le personnel qui pourra, souhait-t-elle, aller jusqu’à 100, voire 200 salarié.ées. Pour cela il lui faut agrandir les bâtiments et installer des machines pour produire à très grande échelle.

Financement

La SOFACO-B a bénéficié de l’accompagnement de l’AFP-PME (Agence de Financement et de Promotion des Petites et Moyennes Entreprises) pour le financement d’équipements à hauteur de 45 millions de FCFA. Cela lui a permis de renforcer sa capacité de production.
En 2020, son chiffre d’affaires était estimé à 180 millions de francs CFA.
Cependant le coût élevé de l’énergie grève la trésorerie des unités industrielles et le financement des outils de production est également une difficulté récurrente.

Historique

Pharmacienne de profession, Céline Kobéané s’est lancée, depuis 2012, dans un grand challenge. après avoir réalisé que le coton médical utilisé au Burkina Faso était importé de Chine, d’Inde et d’autres pays alors que le pays est un gros producteur de coton : fabriquer le coton médical sur place au Burkina Faso est devenu son objectif

« J’ai effectué un déplacement en Chine, où j’ai appris et où je me suis formée dans le traitement du coton hydrophile. Et j’ai profité aussi pour échanger avec les fabricants de machines.
C’est à partir de là que j’ai pu mettre en place cette unité.
Il faut dire que toute la chaîne était difficile à mettre en place, depuis l’obtention de la matière première jusqu’à la sortie des produits finis. Même l’installation des machines n’était pas du tout évidente ! ».
L’usine a été installée en juillet 2016 et en octobre le premier paquet de coton médical est sorti de son unité de transformation, la SOFACO-B

Des débuts pas faciles

« Au début ce n’était pas évident, je me suis battue comme je pouvais et avec l’aide de la famille. Ce sont des Chinois qui sont venus monter les machines ». Aujourd’hui, les choses sont rentrées dans l’ordre, car la société a sa propre maitrise sur les machines, « nous avons pu trouver sur place des maintenanciers et maintenant on maitrise l’outil, puisque du traitement au séchage jusqu’à la chaine de cardage, ce n’était pas aussi évident, mais présentement, on peut dire que l’on maitrise l’outil ».
Pour obtenir la matière première et les débouchés, cela n’a pas été plus facile. En effet, pendant deux ans, l’usine a été confrontée à des difficultés d’approvisionnement en coton, celui-ci étant totalement destiné à l’exportation. En 2019, la SOFITEX, a finalement fait le pas pour les accompagner en mettant à leur disposition les fibres qui constituent la matière première.
Et il a fallu aussi attendre pour que l’Etat choisisse sa production pour les commandes de la CAMEG (Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques). C’est le Mali qui a été son premier client
La demande va alors augmenter. Elle va donc contracter un prêt de 25 millions de FCFA à WBI (Wendkuni Bank international)  pour l’acquisition de onze machines d’une valeur de plus de 100 millions de FCFA
Juste après l’installation des machines son bailleur de Kossodo lui demande de libérer les locaux. Elle installe son entreprise à Pabré.
C’est alors qu’elle traverse ces difficultés que la banque va lui réclamer le remboursement du prêt allant jusqu’à saisir la justice.
Voir plus de détails dans l’article du Faso.net du 22 janvier 2023 : Affaire usine de coton hydrophile

En procès avec la banque WBI

Le 30 juillet 2021 suite à sa demande de remboursement du prêt, la banque a procédé à la saisie-de ses machines et mis 50 salariés au chômage.
Si le 10 février 2023, la Cour d’appel de Ouagadougou a rendu son verdict et demandé à la banque de les lui restituer, aujourd’hui en 2024 la SOFACO-B est encore en plein procès avec la banque qui lui a de nouveau saisi ses machines.
Voir les articles du Faso.net des 6 avril 2023 et 10 janvier 2024 :
–  Affaire SOFACO-B contre Wendkuni Bank International : La banque condamnée à restituer les biens sous astreinte de 300 000 FCFA par jour
–   Procès SOFACO-B /Wendkuni Bank international  : « L’affaire aurait pu connaître son épilogue si la banque ne faisait pas de la résistance abusive »

CONTACTS ET LIENS

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WhatsApp (+226) 71 38 43 71

AFP-PME (Agence de Financement et de Promotion des Petites et Moyennes Entreprises)
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Voir aussi notre article : Le coton au Burkina 

Quelques articles ont été faits au sujet de la SOFACO-B :

–  Le Burkina Faso transforme désormais son coton brut en coton hydrophile / Afriquinfos (mars 2021)
–  Consommons local : Harouna Kaboré visite deux unités de transformation / Burkina24 (mars 2021)
–  Fabrication de coton médical au Burkina Faso : Le pari réussi de Céline Kobéané / Infowakat (31 juillet 2018)