Agroécologie Afrique de l’Ouest
– Sénégal –
L’Oceanium de Dakar
« Restaurer notre environnement pour que nos populations en vivent »
L’Oceanium de Dakar est une association sénégalaise de protection de l’environnement et de conservation des ressources naturelles créée en 1984 par le Professeur Jean-Michel Kornprobst.
Au départ la gestion durable de l’environnement marin motive l’essentiel de ses activités.
Aujourd’hui, ses actions s’étendent sur terre comme sur mer, et sont menées par une équipe d’une quinzaine de professionnels et beaucoup de bénévoles.
Reconnu parmi les « cent écologistes les plus influents de la planète » (Le Monde), Haidar El Ali a été le président de l’Oceanium pendant plusieurs années. Il en est désormais membre honoraire.
Sa manière de faire : « Pour qu’une action marche, sa gestion doit être participative !».
Les trois grands pôles d’activités de l’association sont :
– La protection de l’environnement
– L’écotourisme
– La plongée sous-marine
Reconnu parmi les « cent écologistes les plus influents de la planète » (Le Monde), Haidar El Ali a été le président de l’Oceanium pendant plusieurs années. Il en est désormais membre honoraire.
Sa manière de faire : « Pour qu’une action marche, sa gestion doit être participative !».
Les trois grands pôles d’activités de l’association sont :
– La protection de l’environnement
– L’écotourisme
– La plongée sous-marine
Son organisation
Le siège est à Dakar et l’Oceanium dispose de 4 bases régionales :
– Toubacouta (Sine Saloum) et Bignona (Casamance) pour les aires marines protégées et les reboisements
– Tambacounda (Sénégal oriental) et Kolda (Casamance) pour l’appui économique aux groupements de femmes, appelé banque verte.
– Et un réseau de sentinelles sur le littoral et dans les terres pour être prévenue en cas de pollution, de feux de brousse et de sauvetage de lamantins par exemple
Ses actions
Aujourd’hui, ses actions s’étendent sur terre comme sur mer, et sont menées par une équipe d’une quinzaine de professionnels et beaucoup de bénévoles.
Elles sont accompagnées d’un énorme travail d’information et de sensibilisation auprès de toute la population jusqu’au sein des villages les plus reculés. « Rien ne peut se faire sans d’implication et la participation des populations ». La restauration de l’environnement et le développement seront communautaires ou ne se feront pas.
I. – LA MER
Le reboisement de la mangrove
La mangrove est utile pour la reproduction et la protection de toute sorte d’espèces d’animaux aquatiques, poissons, crevettes, huitres, oiseaux. Elle protège de la salinisation des terres en arrière du littoral. Cette protection est indispensable à la culture du riz. Elle permet aux populations riveraines de vivre et en plus elle séquestre des tonnes de CO2.
Constatant l’immensité de sa dégradation et les conséquences pour la vie des populations, l’Oceanium, depuis 2006, a réalisé le plus grand reboisement de mangrove au monde en termes de superficie, d’arbres plantés et de participation villageoise.
428 villages étaient impliqués, en 2010, mobilisant 110 000 personnes qui ont planté 52 000 000 de propagules (semences de palétuviers) sur 15 000 Ha. Et ça continue !
3 vidéos :
– Une aventure humaine incroyable : le reboisement de la mangrove au Sénégal, 2018
– Évolution de la mangrove année après année après 14 ans de reboisement, 2006-2020
– Des jeunes se mobilisent pour sauver la mangrove, 2017
Deux sortes de palétuviers sont utilisés : rhizophora et l’avicennia ou palétuvier blanc
Grâce à son expérience, l’Oceanium a développé avec ses villages partenaires la bonne méthodologie pour planter massivement le rhizophora, tout en respectant qualité des semences, espacement des arbres, qualité des sols, etc.
En plus de son expertise dans le reboisement du rhizophora, l’Oceanium a développé un savoir-faire dans la restauration de l’avicennia, une autre espèce de mangrove que l’on retrouve principalement au Sine Saloum, en Casamance et dans la région de Saint-Louis.
Cet arbuste, d’une taille de 3 à 6 mètres, pousse en arrière zone de la mangrove à rhizophora, et devant les rizières et les essences forestières continentales. Il s’adapte facilement aux fonds vaseux asphyxiants ainsi qu’aux sols à très forte salinité.
Mais on ne peut pas planter directement la graine d’avicennia, il faut la développer en pépinière et préparer le sol pour le repiquage.
La lutte contre la surpêche
Avec la crise du secteur agricole, la pêche est devenue le premier secteur de l’économie sénégalaise et des filets de plus en plus fins sont utilisés dans les bolongs (bras de mer dans la mangrove) provoquant une surexploitation des ressources marines et une dangereuse baisse de la disponibilité de poissons.
En Atlantique le Yaboy (Sardinella) est le poisson le plus pêché par les pêcheurs sénégalais.
Le Yaboy est surexploité au Sénégal, c’est également le poisson le plus importé à destination de l’Europe pour l’alimentation du bétail. Si l’espèce disparaît, cela va impacter l’économie du pays.
Il est temps de mettre en place des politiques de pêche durable pour préserver nos ressources naturelles.
Les campagnes d’information permettent aux populations de prendre conscience du problème
L’Aire Marine Protégée Communautaire de Bamboung (voir notre article) reconnue par un décret présidentiel en 2004, est une zone communautaire de préservation du milieu marin située sur le bolong Bamboung, près de Toubacouta, dans le sud du Sine-Saloum. Sa création a été pilotée par l’Oceanium de Dakar que Haïdar El Ali avait rejoint en 1986. 72 espèces de poissons y ont été recensées.
L’AMPC de Bamboung est aujourd’hui lieu de tourisme mais l’Oceanium maîtrise le flux des touristes pour optimiser la qualité d’accueil et pour préserver ce site naturel.
Depuis, l’Oceanium mène ce même type de projet à la Pointe Saint-Georges et dans le Petit Kasa en Casamance, et interviennent sur d’autres AMPC de la sous-région pour la sensibilisation, le processus de création, l’approche communautaire.
Les 2 reportages vidéos montrent aussi que des populations se prennent en main :
– Dans le delta du Sine Saloum, au Sud-Ouest du Sénégal, la mangrove recule. La population se prend en main. Reportage 2018.
– En Casamance, une terre entre les mains des hommes 2014
Lutte contre la pêche illégale par les énormes bateaux étrangers
(chinois ou russes…)
qui pillent les réserves halieutiques en haute mer jusque dans les eaux territoriales du Sénégal. Mais arraisonner ces bateaux provoque des incidents diplomatiques. C’est ce qui s’est passé lorsque Haïdar, alors ministre de la Mer, a fait arraisonner un bateau russe. Cela lui a valu son départ du ministère
Nettoyage sous-marin : plastiques et filets abandonnés
« Filets perdus : un désastre » Les ramassages sont menées par l’Oceanium depuis 2011
Au fond de l’Atlantique des plongeurs du club de plongée de l’Oceanium sont mis à contribution et traquent plastiques et autres polluants et des équipes assurent sur terre le nettoyage des plages.
En 2019 plus de 50 tonnes de déchets et de filets perdus dans la baie de Dakar ont été récupérées. Aujourd’hui Oceanium milite pour les filets en coton et la mise en application de la loi interdisant les sachets en plastique.
Une loi en avril 2020 vient de renforcer une première loi votée en 2015 peu suivie d’effet.
Voir : Lois plastique Sénégal 2015 et 2020
II. – LA FORET
Les reboisements forestiers et les pépinières communautaires
Ces activités de reboisement sont depuis 2019 portées
par
l’Agence sénégalaise de la Reforestation et de la Grande Muraille verte (ASERGMV) (Voir notre article)
Les Campagnes rônier depuis 2011
pour tenter de contrer l’inquiétante disparition de cet arbre menacé par des facteurs naturels (diminution des pluies, attaques des champignons et des insectes parasites, feux de brousse) mais aussi par la surexploitation des paysans et par l’important trafic entre le Sénégal et les pays limitrophes, tels la Gambie et la Guinée-Bissau.
Son bois imputrescible et résistant aux termites est particulièrement apprécié localement pour la construction (charpente, Warf, échelle, toiture), les meubles (lit, fauteuil, chaise, banc, armoire) la vannerie (natte, panier, cordage, tamis), l’écorce à des fins médicinales et les fruits pour la consommation humaine et animale.
En 2016 ce sont 187 sacs de rôniers plantés soit environ 47 000 rôniers (Guereo, Pout, Sébikotan, Mont Rolland, Joal..). Récoltes de noix de rônier (Borassus Aethiopum) : – Forêt de Yayeme – Sin Saloum.
Les Pépinières Oceanium
Oceanium appuie la création de pépinières communautaires en apportant son expertise (formation, conseil). A Dakar, par exemple, plus de 10 000 arbres grandissent dans un périmètre de 300 mètres carré, où on y retrouve des coco, palmiers, agrumes, moringa, carrosol, fromagers, avocatiers, dita, etc. Une fois les arbres en âge d’être plantés, l’Oceanium les fournit gratuitement dans les villages pour être mis en terre durant l’hivernage.
A la pépinière océanium”Kagnen di kagnen” à Djibelor: Touloucouna, avocatier, Filao, Coco, Sisal, Goyavier, Tekke, Vène, Linké, manguier, Palmier… – 10 000 arbres
Lutte contre les feux de brousse
Des campagnes d’information régulières à la sortie de la saison pluvieuse : « Il est alors temps de retourner au front de la lutte contre les feux de brousse, fléau national qui contribue largement à la disparition et à la non-régénération des forêts du Sénégal ».
“Des chasseurs de feux” sur le terrain ont pour double mission de renforcer les réseaux de sentinelles à travers la création de nouveaux comités de surveillance villageoise et la lutte effective contre les feux de brousse.
Des « pompiers de la nature » armés de râteaux, de balais anti-feu et parfois assistés par plusieurs véhicules équipés de réservoirs d’eau avec pompes affrontent avec courage, ces feux toujours trop nombreux.
Lutte contre le trafic de bois
La forêt de Casamance est littéralement pillée de ses bois de Vène et bois de Rose par la Gambie pour vendre à la Chine. Ce trafic est hautement lucratif. Pourtant, dans le Code forestier sénégalais, le bois de vène est une espèce protégée et interdite d’exportation depuis 1998 !
Le problème est que les jeunes Sénégalais sont eux-mêmes très actifs dans cette coupe de bois : ça gagne !
Des vidéos à partir des images fournies par le drone envoyé au-dessus du site de Sare Bojo, site identifié grâce aux informateurs présents sur le terrain, par analogie ils ont pu identifier d’autres sites plaques tournantes du trafic. Les images analysées datent du 29 mars 2016.
CONTACTS ET LIENS
– Yousef El Ali, son président, a pris la suite de Haidar El Ali
– Adresse : Rte de la Corniche Estate, Dakar, Sénégal
– Téléphone : (+221) 77 164 17 09
– Plongée : (00 221) 33 822 24 41
– Protection de l’environnement : (00 221) 33 842 40 52
– Keur Bamboung : (00 221) 77 510 80 13
– Email : oceanium@arc.sn
info@oceanium.org
oceaniumcoordination@gmail.com
– Facebook Oceanium
– Facebook Youssef El Ali
– Site : Oceanium Dakar
Et pour rappel les autres articles de notre site BurkinaDoc de Mil’Ecole :
– Aire Marine Protégée Communautaire de Bamboung
– La Reforestation et la Grande muraille Verte/ ASERGMV (Agence Sénégalaise de la Reforestation et de la Grande Muraille Verte/ Haïdar El Ali, directeur (avec carte Google des lieux de reboisement au Sénégal avec notices explicatives, photos et parfois vidéos).
– Tolou Keur – Ecovillages avec l’ASERGMV. Petites unités collectives. Depuis 1 an une quinzaine se développent au Sénégal.
Voir aussi d’autres acteurs agroécologistes en Afrique de l’Ouest
Au Sénégal et aussi au Bénin, au Mali, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Togo, au Niger et au Ghana
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Mil’Ecole – Avril 2021