Agriculture Durable
Plantes utiles en Afrique de l’Ouest
Arbres de brousse et sécurité alimentaire
au Niger
Ce qui frappe le visiteur dans le paysage du Niger des régions de Zinder et Diffa, qui ne sont pas le long du fleuve, ce sont les immensités d’étendues sableuses où poussent encore quelques arbres. Et ça et là des concessions où vivent des familles. Ces arbres sont les piliers de la survie des Nigériens de ces zones : arbres nourriciers (feuilles, fleurs, fruits, graines), arbres soignants, arbres fertilisant les sols, arbres à palabre, bois de chauffe, bois d’œuvre…
Très éprouvés par les besoins en bois de chauffe, les brûlis pour nettoyer les champs de cultures pluviales, l’appétit des troupeaux, le dérèglement climatique mais aussi par le long dénigrement de la valeur nutritionnelle de leurs produits au profit des cultures pluviales, ces arbres tendent à disparaître.
Le drame, c’est qu’il s’agit évidemment des plantes les mieux adaptées au climat de ces zones qui reçoivent seulement 225 mm de pluies suivies de 8 mois sans pluie par an, et où il fait 45°C durant 3 mois. Leur abandon ne pouvait qu’accroître les risques de malnutrition.
Josef Garvi avec son entreprise sociale Sahara Sahel Foods (voir notre article) travaille à la réhabilitation des produits de ces plantes vivaces indigènes qui ont nourrit des générations de Nigériens et à leur transformation en aliments commercialisables. (graines, huiles, couscous, bouillies, biscuits, pulpes, jus, confiture).
En étroite collaboration, Rewild.Earth (voir notre article) travaille avec les populations au reboisement de ces zones avec des espèces forestières et fruitières, génétiquement sauvages, grâce à la méthode du Semis-direct (voir notre article). Il propose aussi à la vente des semences de 85 espèces indigènes soigneusement collectées, biologiquement traitées, avec des instructions d’usage détaillées sur chaque enveloppe.
Voir la liste : La liste des semences d’arbres forestiers et fruitiers disponibles de Rewild.Earth. Dans la liste, on ne trouvera pas les semences de tous les arbres ci-dessous, c’est parce qu’elles ont de très courtes durées de conservation. Donc impossible de les stocker dans des enveloppes.
Vous trouverez ci-dessous 20 arbres vivaces et sauvages des régions de Zinder dont les produits sont transformés. 10 d’entre eux sont aussi appréciés au Burkina Faso mais pas utilisés de la même façon (voir notre article : Arbres de brousse et sécurité alimentaire au Burkina Faso) et 10 autres se développent plus spécifiquement dans ces régions plus sèches.
Le nom des arbres est donné en Hausa (Haoussa) Français (quand il est connu) et scientifique. Dans les panoramas vous trouverez les noms scientifiques et en Hausa / Djerma / Fulfuldé / Tamacheq / Kanuri // Mooré / Lyélé / Dioula // Français.
Cliquez sur les images pour ouvrir le diaporama présentant en images la plante et ses produits transformés par Sahara Sahel Foods
Hanza
Boscia senegalensis
Jus/Graine/Farine/Couscous/Bouillie/Biscuit/Pain
Le Hanza et l’Aduwa sont 2 arbres indigènes aux potentiels nutritifs particulièrement riches.
Et pourtant la graine du Hanza, (Boscia senegalensis) a même été désignée comme une baie toxique par les médias et les ONG (encore récemment).
Or « Ces accusations sont fausses : sur le plan nutritionnel, le hanza est un équivalent céréalier. Sa seule faiblesse, c’est qu’il ne se mange pas tel quel, il faut le laisser tremper quatre ou cinq jours pour qu’il perde son amertume”.
Aduwa – Dattier du désert
Balanites aegyptiaca
Fruit/Jus/Pulpe/Biscuit/Amande/Huile/Lait
Kuka – Baobab
Andansina digitata
Fruit/Jus/Pulpe/Confiture/Huile/Feuille
Kafurdo – Coloquinte
Citrullus colocynthis
Huile
Taura – Petit détar
Detarium microcarpum
Fruit/Pulpe
Ebenier – Kania
Diospyros mespiliformis
Fruit/Jus/Sirop/Confiture
Faru – Raisinier
Lannea microcarpa
Fruit/Jus/Graine/Huile
Gawasa – Pommier de Cayor
Neocarya macrophylla
Fruit/Pulpe/Amande/Huile
« Dans l’esprit des gens, les produits de ces plantes sont associés aux périodes de famine et synonyme de malnutrition » nous dit Josef Garvi.
Giginia – Rônier
Borassus aethiopum
Fruit/Jus
Dargasa
Grewia bicolor
Fruit/Jus
Gursemey
Grewia villosa
Fruit/Jus
Goriba – Palmier Doum
Hyphaene thebaica
Fruit/Jus/Pulpe
Jiga
Maerua crassifolia
Feuille
Babul
Salvadora persica
Feuille/Epice/Sel/Biscuit
De plus « La colonisation a changé les habitudes alimentaires locales. Les colons ont méprisé les plantes indigènes, alors, au nom de la modernité, les populations s’en sont à leur tour détournées.
Dorowa – Néré
Parkia biglobosa
Fruit/Pulpe
Dania – Prunier jaune
Sclerocarya birrea
Fruit/Jus/Confiture/Biscuit/Amande/Huile/Feuille
Tsamia – Tamarinier
Tamarindus indica
Fruit/Jus
Dumniya – Prunier noir
Vitex doniana
Fruit/Jus/Confiture/Feuille
Magaria – Jujubier
Ziziphus mauritiana
Fruit/Jus/Pulpe/Biscuit/Amande/Huile
Kurna
Ziziphus spina christi
Fruit/Jus/Pulpe/Amande/Huile
La réhabilitation de ces aliments n’est pas chose facile : “Un ami nigérien qui a essayé de réhabiliter le hanza s’est fait rire au nez”, sourit Josef Garvi. Lui a donc parié sur sa blondeur et son air d’éternel étranger. « Si moi, qui suis différent, je m’intéresse au hanza, les gens commencent à s’interroger ».
Ces plantes ont de meilleurs rendements que les cultures pluviales.
Lorsqu’elles sont prises dans leur globalité, elles donnent des fruits à toutes les saisons (cliquer sur l’image pour agrandir le calendrier). Cela garantie la disponibilité des aliments tout au long de l’année.
Et la conservation de leur produit est très adaptée pour répondre aux aléas climatiques.
Quelques durées de conservation données sur l’image :
Rangée d’en haut, de gauche à droite :
– Fruits de Adansonia digitata (Pains de singe) non cassés: 5 ans;
– Graines de Boscia senegalensis décortiquées mais non désamérisées: 5 ans;
– Noix de Balanites aegyptiaca:3 ans.
Rangée d’en bas, de gauche à droite :
– Fruits de Ziziphus mauritiana, séchés et entiers:3 ans;
– Fruits de Hyphaene thebaica entiers et séchés:5 ans;
– Noix de Sclerocarya birrea, dépulpés mais non décortiquées:5 ans.
Milieu à droite:
– Feuilles de Maerua crassifolia, désamérisées, cuites, pilées puis séchées en boulettes: 3 ans.
CONTACTS ET LIENS
Rewild.Earth
Arne Victor Garvi, Chief Executive Officer
– Adress : BP 273, 7000 Zinder, Niger Republic
– Telegram/WhatsApp : (+227) 93 25 62 18
– Tel : (+227) 89 82 95 93
– Skype: avgarvi
– Email : info@rewild.earth
– Facebook Rewild.Earth
– Site Rewild.Earth
– www.linkedin.com/in/arnegarvi
Partenaire Sahara Sahel Foods
– Tel : (+227) 20 51 26 07
– Email : info@saharasahelfoods.com
– Facebook Sahara Sahel Foods
– Site Sahara Sahel Foods
Commandes de produits Sahara Sahel Foods :
Par email : vente@saharasahelfoods.com / info@saharasahelfoods.com
– Par tel : (+227) 93 84 74 58 ou (+227) 93 84 74 56
Pour voir nos articles dans BurkinaDoc de Mil’Ecole sur :
L’agroforesterie au Niger (zone de Zinder) :
– Sahara Sahel Foods
Développer des aliments commercialisables à partir de 20 arbres indigènes du Niger
– Rewild.Earth
Reverdir le Sahel nigérien avec des espèces locales forestière et alimentaires en semis-direct
– Le semis-direct : méthode adaptée aux terres sableuses
Planter des arbres locaux au Sahel sans arrosage durant la saison sèche
– Arbres de brousse et sécurité alimentaire au Niger
Présentation de 20 arbres autochtones au potentiel nutritif
L’agroforesterie au Burkina Faso (dans les régions centrales) :
– Arbres de brousse et sécurité alimentaire au Burkina Faso
Présentation de 20 arbres autochtones que les populations de ces régions utilisent pour se nourrir
– Le puits racinaire : méthode adaptée aux terres latéritiques
Planter des arbres locaux au Sahel sans arrosage durant la saison sèche
– Tiipalga
Des actions de mise en défens et de Régénération Naturelle Assistée (RNA)
– L’APAF au Burkina Faso
Leur méthode est de développer la plantation d’arbres fertilisants locaux dans les champs cultivés
– Arbres fertilitaires et champs agroforestiers avec l’APAF
Le choix des arbres fertilitaires locaux et leur implantation dans les champs cultivés
– Le périmètre bocager au Sahel
Méthode agro-sylvo-pastorale d’aménagement des terres sahéliennes : basée sur des haies vives entourant les champs cultivés et des arbres dans l’axe des champs et le creusement de banca pour piéger l’eau de pluie
L’agroforesterie dans les régions forestière du sud de l’Afrique de l’Ouest
– APAF-Togo – APAF-Côte d’Ivoire
Développer les cultures en reconstituant la forêt dégradée
– Arbres fertilitaires et culture multiétagée en zone forestière avec l’APAF
Méthode pour allier cultures et forêt
Mil’Ecole – Décembre 2020