Agriculture Durable
Des techniques agroécologiques au Sahel et en Afrique de l’Ouest
Niébé bio
Pour une production du niébé en agroécologie paysanne.
Menacée par les OGM, la diversité du niébé (Vigna unguiculata, variétés précoces et tardives) au Bénin est liée aux pratiques culturales, culturelles et alimentaires.
L’ORAD (Organisation des Ruraux pour une Agriculture Durable) et l’association BEDE (Biodiversité : Échanges et Diffusion d’Expériences) collaborent avec le professeur Amadou COULIBALY, enseignant à l’université IPR/IFRA de Katibougou (Koulikoro, Mali) au sein d’un laboratoire Hors Murs pour une recherche-action sur la culture du niébé en agroécologie paysanne.
Une approche globale basée sur les savoirs paysans.
En 2019, pour sélection et multiplication, les paysan‐ne‐s de l’ORAD ont identifié et mis en culture 11 variétés de niébé (à cycle court) « katché » qui se sèment en début de saison des pluies, et 7 variétés de niébé (à cycle long )« toura »
Le dossier des résultats de ces recherches
est disponible en pdf téléchargeable
Le niébé en agroécologie paysanne sans pesticide ni OGM (8 pages)
Quelques extraits du document
La diversification des cultures est très importante
pour chercher un équilibre, notamment au niveau de la population des insectes:
Les plantes vivrières associées sont le mil, sorgho, maïs, igname…;
Les différentes variétés de niébé (Le katchè et le toura) permettent de fixer l’azote et de contribuer ainsi à la fertilité du sol;
Les plantes pièges attirent les ravageurs : gombo, oseille de Guinée;
Les plantes nectarifères attirent les insectes amis : oseille de Guinée blanche, tournesol…;
Les plantes insectifuges repoussent certains insectes : basilics, citronnelles…;
La diversification permet de limiter le risque alimentaire ou économique en cas de trop fortes attaques.
Les insectes auxiliaires (amis) Les prédateurs de nuisible et les pollinisateurs :
• Les coccinelles mangent les pucerons et les mouches blanches;
• Les abeilles favorisent la pollinisation;
• Les guêpes mangent les larves;
• Les mouches tachinaires parasitent les larves de papillons notamment des larves de maruca vitrata ou testicularis;
• Les fourmis mangent les larves de papillon. Elles se nourrissent du miellat des pucerons et sont donc un indice pour identifier leur présence;
Autres prédateurs des ravageurs : syrphes, asiles, carabes, réduves, perce‐oreilles….
Il peut être intéressant d’avoir des ruches d’abeilles non loin des cultures.
Les insectes ravageurs (nuisibles) :
Les broyeurs mangent les feuilles et les fleurs. Les piqueurs provoquent la chute des fleurs, ou tronquent les gousses. Les piqueurs suceurs piquent la plante et sucent la sève ce qui provoque la chute des fleurs et des jeunes gousses.
Le dossier donne le détail avec photos des différents ravageurs et leurs particularités
Fabrication du concentré d’extraits naturels de plantes Étapes et Dosage
Voir Une fiche de ces 2 recettes en pdf téléchargeable
Réaction lors d’attaque de pucerons
Lors des périodes de sécheresse, les colonies de pucerons peuvent se développer et faire beaucoup de dégâts.
Ingrédients et préparation:
– 1er jour : mettre à macérer 500 g de feuilles pilées de neem dans 2 litres d’eau;
– 2e jour : ajouter 300 g de plantes pilées d’Hyptis suaveolens ou d’Hyptis spicigera;
– 3e jour : ajouter 250 g d’une plante émulsive pilée ou 150 g de savon traditionnel.
Filtrer et conserver dans un bidon à l’obscurité et au frais.
En cas d’attaques sévères, ajouter à la préparation du piment et de l’ail.
Utilisation: Quelques heures avant la pulvérisation d’environ 0,135 ha :
– Diluer 2 litres de concentré dans 8 litres d’eau;
– Ajouter l’huile (1 verre à thé) pour la fixation.
Réaction lors d’attaque de marucas (la foreuse de gousse).
Il faut être très attentif, sinon on ne constatera plus que les dégâts.
Ingrédients :
– 500 g de graines de neem fraîches de préférence;
– 2 poignées de feuilles de tabac;
– 2 poignées de piment fort.
Fabrication :
– Piler le tout;
– Laisser macérer pendant 12 à 24 h dans 2 litres d’eau;
– Filtrer.
Le concentré se prépare à l’avance et peut se conserver jusqu’à 6 mois.
Utilisation:
– Diluer 2 litres de concentré dans 8 litres d’eau;
– La pulvérisation doit tenir compte du vent et s’effectuer dans un rythme suffisant;
– Compter 10 litres de produit dilué pour 0,135 hectares, soit 80 litres pour un hectare.
Il est préférable de pulvériser en fin de journée.
Si la pluie venait à lessiver, il faudra reprendre le traitement dès le lendemain.
Cliquer sur l’image pour voir en pdf le poster
Surveiller les cultures.
Avant tout traitement, il est nécessaire d’évaluer le niveau d’attaque en déterminant le seuil de nuisance du ravageur : au milieu du champs, sur 5 plants choisis dans une diagonale, compter le nombre d’individus du ravageur présent sur la plante.
Une formation et des échanges entre agroécologistes
pour renforcer le dispositif de recherche-action sur la culture du niébé
en agroécologie paysanne
En juillet 2017, elle a été animée par le Professeur Coulibaly à Djougou au Nord Bénin. La formation a réuni 17 participants dont plusieurs relais animateurs paysans de Béo-neere, APAD, AIDMR du Burkina Faso avec l’appui de Terre et Humanisme.
A cette occasion, ce sont plus d’une vingtaine de formulations qui ont été partagées avec beaucoup d’intérêt entre le Bénin, le Burkina-Faso et le Mali représentés par les différentes organisations participantes.
Les principales plantes testées par les paysans dans la formulation des biopesticides sont :
– Au Bénin : à doses variables : l’Hyptis, le Neem, le Piment, la Citronnelle d’Ethiopie, les feuilles de Manioc et l’Ail; deux nouvelles plantes ont été identifiées, le Pimbo et le Permehô (arbre à beurre) pour leurs propriétés insectifuge, saponifère et aromatique;
– Au Burkina-Faso : à doses variables, ce sont le Neem, les feuilles de Papayer, la Citronnelle, le Cassia negricans, les feuilles de Tabac et l’Ail qui sont utilisés dans les formulations;
– Au Mali : dans le cadre de ses activités de recherche, l’animateur a testé plusieurs plantes insecticides et insectifuges; ce sont le Neem, le Raisin sauvage, le Jatropha, le Ricin, l’Oignon sauvage, le Physalis angulata et peruviana (même famille que la tomate) ; le Cassia negricans, le Calotropis procera et l’Hyptis suaviolens, le Balanites, le Vernonia et le Zornia etc.
CONTACTS ET LIENS
ORAD (Organisation des Ruraux pour une Agriculture Durable)
Tel : (+229) 69 61 30 39
Mail : orad.benin@gmail.com
Facebook Omer AGOLIGAN
Facebook ORAD
Voir en particulier nos articles :
– ORAD (Organisation des Ruraux pour une Agriculture Durable) ses activités à la ferme Tchaoun Fora (ou Tchaou Forad) au nord Bénin
– Insecticides, fongicides, herbicides biologiques : d’autres recettes d’agroécologistes africains
– Composts, Fertilisants bio, Microorganismes Efficaces (EM) – recettes
Pour voir d’autres articles dans Burkina Doc de Mil’Ecole :
– Plantes Médicinales : des recettes pour se soigner avec les plantes
– Compostage de la jacinthe d’eau en aérobiose : recette
– Faire du compost au Sahel en 8 semaines
– Pour améliorer l’alimentation du bétail en brousse – avec fiches recettes (volaille et ruminants)
– Une alimentation équilibrée en brousse est possible au Burkina Faso
– Pour assurer la croissance rapide d’un arbre planté au Sahel : le puits racinaire
– Des techniques agroécologiques de base pour le Sahel
et autres…
dans notre rubrique : Techniques agroécologiques et ressources agricoles au Sahel
Et aussi sur des structures et centres de formation pratiquant l’agroécologie au Burkina et pays alentours. voir notre rubrique :
– Agroécologie Afrique
En particulier ces articles
– L’Agroécologie au Burkina avec Terre et Humanisme
– Beo-Neere Agroécologie
– L’Agroécologie avec l’APAD-Sanguié
– Des structures agroécologiques au Burkina Faso Présentation de 70 structures actives au Burkina Faso avec localisation, contacts et liens